of balls, books and hats

julien prévieux

deep learning
à partir de 14 ans / durée : 1h

Julien Prévieux s’attaque à la « smartification » du monde en mettant en scène l’impact des technologies sur les corps et la gestuelle. Il avait notamment catalogué un ensemble de mouvements du quotidien brevetés par les grands industriels, dont le « glisser pour déverrouiller » que chaque détenteur de smartphone accomplit plusieurs fois par jour. Of balls, books and hats interroge aujourd’hui l’autonomisation des machines, voitures ou chaînes de production grâce à des processus d’apprentissage intégrés.

À la fois expérimentateur.rice.s et sujets d’expérience, quatre interprètes incarnent une gamme de processus d’apprentissage allant de la reconnaissance des mouvements sportifs aux techniques de négociation d’achat et de vente. Dans cet étrange laboratoire, les corps sont mécaniques et enfantins, précis et stupides, comme s’ils n’avaient qu’une conscience très vague des règles de la physique ou sociales. Qu’est-ce que le déploiement de ces systèmes à grande échelle fera au corps et à la raison ?
Une révolution technologique qui changera le monde d’une manière sûrement moins enchanteresse que veulent bien le dire les chantres de la Silicon Valley.

 


avec le soutien de l’Onda, Office national de diffusion artistique



Informations pratiques

Générique

Conception : Julien Prévieux
Avec : Jonathan Drillet, Harold Henning, Anne Steffens et Julia Perazzini
Et la voix de : Alexandre Brik
Régie générale et lumière : Julie Gicquel
Crédit photo : Julien Prévieux

Production : Actoral, bureau d’accompagnement d’artistes.
Coproduction : Ménagerie de Verre – Paris.
Avec le soutien de : Mécènes du Sud.
Remerciements à Nanterre-Amandiers, centre dramatique national.
Création les 29 et 30 septembre 2018 au Festival Actoral – Marseille.

Bio

Julien Prévieux est un artiste plasticien né en 1974 à Grenoble.
Son travail est régulièrement exposé dans des centres d’art, galeries et musées en France et à l’étranger. Il a réalisé un certain nombre d’expositions personnelles présentées, entre autres, au RISD Museum of Art de Providence, au Centre Pompidou à Paris, au Frac Basse-Normandie ou à la Blackwood Gallery à Toronto. Il a participé à de multiples expositions collectives au Red Brick Art Museum à Pékin, à la Haus der Kulturen der Welt à Berlin, à DiverseWorks à Houston, à la Biennale de Lyon en 2015 ou encore a la dixième Biennale d’Istanbul.
Il a reçu le Prix Marcel Duchamp en 2014. Il a publié les Lettres de non-motivation aux éditions Zones/La Découverte en 2007.

Le travail, le management appliqué à tout, le politique et le technologique, l’économie au sens large et ses travers, l’absurdité du système et l’étonnement face à son bon fonctionnement, l’injonction à produire et le fait de produire en disant non, sont au cœur de la démarche de Julien Prévieux.
Les projets menés par l’artiste prennent souvent l’apparence de ce qu’ils dénoncent ; ils se fondent, s’approprient puis refusent, zélés mais moqueurs. Ces retournements, souvent contre-productifs, sont proposés comme de nouvelles stratégies de résistance face à une réalité qui conditionne les faits mais aussi les gestes.
Julien Prévieux s’intéresse à la gestuelle du monde contemporain. Il propose des dispositifs qui révèlent les mondes technologiques à venir et les traces du biopolitique – c’est à dire la forme d’un pouvoir qui s’exerce dans la vie et dans le corps de ceux qui y sont soumis – et les actions mises en place pour tenter de contrer ce pouvoir.
Dans What Shall We Do Next ? (Séquence #2), un film réalisé avec six danseurs à partir de gestes brevetés, Julien Prévieux imagine une chorégraphie commentée en prélevant, sur le site de l’agence américaine de la propriété industrielle, les gestes brevetés par des entreprises. Véritable “archive des gestes à venir”, ce film est l’occasion de s’interroger sur la propriété de nos gestes les plus banals et sur la manière dont nous sommes amenés en permanence à changer le répertoire de nos “techniques du corps”. Il montre de quoi notre avenir corporel pourrait être fait, comme nous bougerons nos mains ou nos yeux dans cinq ou dix ans. Il s’agit dans cette nouvelle performance de poursuivre ces recherches sur les relations entre l’homme et les machines.