Frédérique Mingant / cie 13/10è en ut

mars > avril 2019

Gaspard


Ce projet de résidence d’artiste en établissement scolaire est articulé autour de la pièce Gaspard de Peter Handke. Ce texte sera mis en scène par Frédérique Mingant en 2020-21. Au cours des deux saisons qui viennent, Frédérique Mingant souhaite développer des temps de résidences qu’elle nomme « laboratoires », afin de creuser les différentes questions soulevées par ce texte, sans immédiatement chercher un rendu final, ce que des répétitions de création nécessitent. Ce temps de résidence au collège Amand Brionne (Saint-Aubin d’Aubigné) fait partie de ce cycle de laboratoires (5 temps de résidence en Bretagne pour la saison 2019-20) qu’elle nomme SAUVAGE.

Metteure en scène et directrice artistique de la Compagnie 13/10è en Ut, Frédérique Mingant accorde beaucoup d’importance au texte et à la dramaturgie dans ses créations. Cet aspect littéraire, ce rapport à l’objet textuel s’accompagne d’une réflexion sur le rôle central de l’acteur sur scène. A travers la pièce Gaspard, Frédérique Mingant interroge notre rapport à l’Autre, notre rapport au monde et à la monstruosité. Frédérique Mingant questionnera lors de différents ateliers, rencontres, échanges « la monstruosité ».

« Gaspard de Peter Handke part d’une histoire vraie, celle de Gaspard Hauser, un jeune homme de 17 ans qui, un jour de 1826, apparaît à Nuremberg. Il ne sait dire que quelques mots et sait à peine marcher. Ses capacités mentales et physiques sont celle d’un enfant de deux ans. L’enquête montre que ce Gaspard Hauser, pour des raisons non élucidées, a été enfermé très jeune dans une pièce sombre, et qu’il a passé dix-sept ans sans même voir un visage humain. Ce jeune homme est une aubaine scientifique : l’Europe du XIXème siècle est traversée par les questions de nature et culture, par les débuts de la psychologie et surtout par des querelles autour de l’éducation. Gaspard Hauser va devenir le cobaye idéal de tests divers, et passera d’éducateur en éducateur, jusqu’à son mystérieux assassinat en 1832.
De cette trame historique, Peter Handke fait une sorte de crash test. Un homme, Gaspard, entre sur le plateau de théâtre. Il ne possède qu’une phrase ; ses mouvements sont gauches et inadéquats. Des voix off vont tout lui inculquer : comment parler, marcher, communiquer. Elles vont l’EDUQUER, avec méthode, avec patience, avec obstination, avec bon sens. En accéléré, elles vont lui transmettre tout ce qu’il faut savoir pour appartenir à une société. Gaspard va donc apprendre à parler, et du même coup va intégrer le monde, les valeurs et le corps que cette langue sous-tend.
Manipulation ou pédagogie ? La question de surface que pose Peter Handke est celle de l’éducation. La question profonde est celle de notre rapport au monde, de notre capacité à le comprendre, à y vivre et à le transformer. » – Frédérique Mingant

 

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