Vingt mille par an. Ce serait le nombre d’immigrants africains arrêtés chaque année sur la côte espagnole. Des hommes et des femmes prêts à tout pour fuir la misère… Et devenir des clandestins en Europe, exploités, déshumanisés. La réponse des hommes politiques occidentaux à cette fuite en avant ? Le silence.


Un rapport frontal et intense, un réalisme sans détour.


La pièce se heurte brutalement au drame des immigrés clandestins qui meurent chaque jour en essayant de traverser le détroit de Gibraltar sur des embarcations légères.
François Possémé accompagne ces mots par une composition musicale qui se déploie tour à tour comme un personnage, un support, un espace, un point final.


La force d’Angélica Liddell, auteure et performeuse madrilène enragée (consacrée lors de l’édition 2010 du Festival d’Avignon), est de livrer le point de vue de ceux qui voient s’échouer ces cadavres sur les plages du sud de l’Espagne, là où les touristes se dorent au soleil. Un texte nécessaire et sans concession aux règles de la bienséance qui transforme le fait divers en écriture de la souffrance et du dégoût. Constat de l’état de notre humanité, une prise de conscience proposée à chacun d’entre nous sur ces drames quotidiens − un réquisitoire contre la pauvreté.