lucile choquet
installation en accès libre
Lucile Choquet est une artiste d’origine éthiopienne, née à Djibouti. Adoptée par une famille française, elle a grandi à la campagne, en France. Elle écrit : « c’est-à-dire, en occident, dans un pays du Nord et dans un environnement blanc ; issue d’une culture blanche, j’ai voulu taire, voir disparaître la couleur de ma peau. » Aujourd’hui, elle souhaite donner la parole aux personnes qui, comme elle, ne sont pas de la couleur de peau majoritaire. Elle souhaite consacrer un espace d’échanges, un espace exclusivement réservé aux personnes qui vivent la racisation du côté des opprimé·es.
À l’occasion de sa venue au Théâtre de Poche, vous pourrez découvrir son installation, Jusque dans nos lits. Dans un espace dédié, dont les rideaux peuvent être tirés ou non à la demande des invité·es, des conversations se déroulent entre personnes racisées. Elles ont les rôles principaux. A l’extérieur, les autres personnes peuvent choisir de regarder ou non l’échange en train de se dérouler, de l’écouter ou non. Ce dispositif nous invite tou·te·s à réfléchir à nos postures, nos conditions et nos héritages.
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extrait de la note d’intention artistique :
« La performance Jusque dans nos lits donne corps et fait place à la résistance in·visible à la colonialité du pouvoir. Les enjeux de ce travail se situent dans une approche intersectionnelle des termes « race », « corps » et « territoires ».
Le dispositif de la performance propose une série de conversations entre personnes racisées. Dans un container vitré, installé dans l’espace public et/ou en marge d’événements culturels, dans les jardins, halls, cours des théâtres et des musées, j’invite une personne racisée à échanger sur l’objet-prétexte à nos rencontres : le lit.
Comment le politique s’invite (jusque) dans le lit des racisé·es ?
Un échange audible/inaudible rendu visible/invisible au public. Le panel des invité·es est large : un·e spectateur·rice/un·e piéton·ne, un·e membre de l’équipe artistique du spectacle joué en parallèle, un·e membre de l’équipe du lieu accueillant et un·e artiste européen·ne ou non de passage dans la ville accueillant le dispositif.
Les spectateur·rices non invité·es dans cet espace-lit des luttes féministes, antiracistes et décoloniales, investissent uniquement le champ de l’écoute. Il s’agit de créer un contexte-terrain suffisamment safe permettant le déploiement d’un échange intime et politique pour faire émerger de nouveaux regards/discours.
Le but premier est de créer du lien et du discours entre les racisé·e·s. »
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artiste accueillie dans le cadre du réseau REM (résidences européennes en mouvement), une coopération balsa / tdp / grütli (bruxelles / hédé-bazouges / genève).